non-mixite.png

La non-mixité, un outil indispensable pour une société égalitaire

Mercredi, 15 Septembre 2021

Suite à une carte blanche (tribune pour les habitant·e·s de l'Hexagone) qui a pris la forme d’une réelle campagne contre la secrétaire d’État à l’Égalité des genres et à l’Égalité des chances, Sarah Schlitz, et qui compare les outils féministes à l’apartheid, les collectifs sont montés au créneau, et ils ont bien raison. À coup de cartes blanches qui se surenchérissent, ils nous expliquent pourquoi la non-mixité ou la mixité choisie est essentielle.

Les hommes, ces grands oubliés de la crise, voire ces grands oubliés de l’histoire. C’est ce que les masculinistes veulent encore nous faire croire. Alors que la participation de la secrétaire d’État à une marche en non-mixité visant à visibiliser l’impact du COVID-19 sur les femmes (mis en évidence à Bruxelles dans un rapport du Conseil bruxellois de l’Égalité entre les femmes et les hommes par ailleurs), une carte blanche publiée sur le site du Vif l’Express on a cru bon de comparer la non-mixité à la ségration et à l’apartheid.

Suite à cela, plusieurs collectifs et mouvements féministes lui ont répondu. Difficile de dire si le plus choquant est la réutilisation de l’histoire pour justifier – encore – la position dominante des hommes blancs, cis et hétérosexuels dans notre société, la campagne de dénigration que subit depuis quelques semaines Sarah Schlitz (contre sa personne plus que contre sa fonction), ou la négation – encore – du combat des femmes pour une société réellement égalitaire, inclusive et safe. Sans aucun doute, les trois (et c’est une liste non-exhaustive). 

Dans une carte blanche publiée dans le quotidien Le Soir, un collectif de signataires s’insurge des propos tenus par l'auteur de la précédente et revendique l’utilité et la nécessité des outils de non-mixité ou de mixité choisie. Les groupes d’hommes (très souvent blancs, cis et hétéro) ne sont jamais remis en question qu’ils soient officiels ou officieux. Pourquoi lorsque des femmes – ou des minorités – se rassemblent pour discuter, réfléchir et agir contre des discriminations et violences qu’elles subissent au quotidien, les premiers crient au scandale ?  Comme le collectif le rappelle très justement, lorsque la figure de l’oppresseur entre dans la discussion, la symétrie n’est plus rendue possible, et le champ d’action se réduit considérablement

Le collectif rappelle également que la non-mixité est une méthode limitée dans le temps qui s’inscrit dans une démarche globale de sensibilisation et d’actions incluant l’ensemble de la société. Peut-être paradoxal pour certain·e·s, mais la non-mixité fait partie intégrante et sert la mixité.

La non-mixité est ainsi un outil de lutte, un levier vers l’égalité, mais c’est aussi un endroit bienveillant où les concerné·e·s peuvent témoigner en toute sécurité. Cela accroit la force du groupe. Peut-être que c’est cela qui fait peur ? 

POUR LA SOLIDARITÉ-PLS salue ces prises de position, et vous invite à aller lire les articles – très instructifs – sur le sujet (voir « En savoir plus »). 

Découvrez Télex, la newsletter PLS !

Recevez l’actualité de POUR LA SOLIDARITÉ-PLS et des Observatoires européens dans votre boîte mail (projets, événements, publications…).

Je m'inscris Non merci